TU TELECHARGES ?….TU PAIES !…..

 

 

Pour une bonne interprétation de mes propos, je tiens à préciser de prime abord que je ne télécharge jamais ni un film, ni une musique : tout simplement je regarde une bande annonce, j’écoute ( puisque cela est toujours possible en toute légalité) et si cela me plaît j’achète le DVD ou le CD.

Il est vrai que l’explosion du Net a pris de court la législation, et comme toujours dans un tel cas les prédateurs sont apparus de sorte qu’ aujourd’hui on n’est pas loin pour une seule journée d’avoir autant de films téléchargés que de films vus en salle !

Dire que la Culture ne peut pas être gratuite parce qu’elle a un prix est devenu un leitmotiv que ne veulent pas entendre les partisans acharnés du téléchargement qui aussitôt pour justifier leurs positions sautent à la gorge des Majors de la Production. Pas question de venir au secours des Gros Producteurs, sinon d’admettre que faire un film ou un disque aujourd’hui coûte de plus en plus cher compte tenus des moyens mis en œuvre et tout cela pour faire naître des œuvres dont la durée de vie est de plus en plus courte : pour un film au succès moyen, compter 5 semaines d’exploitation en salle environ, peut être quelques droits pour diffusion sur Canal+, un DVD six mois plus tard…A chaque fois la prise des risques ne doit pas être évidente !

Les téléchargeurs particuliers…Oui bien sûr, et c’est à partir de là qu’il faut commencer à distinguer ceux qui en font un loisir, un passe temps et il faut bien l’admettre une occasion de gratter un petit avantage, de ceux qui en font un système permanent pour ne jamais verser leur écot à la Création, à la Culture et aux Artistes. A plus forte raison, il faudrait aussi parler de ceux pour lesquels le piratage devient une Industrie et qui inondent le marché de copies et de contrefaçons !

Les Artistes ?….Tout le monde se sert d’eux, de la façon la plus hypocrite qui soit pour justifier ses arguments, qu’il s’agisse de justifier le téléchargement autant que de le combattre…Nous sommes là en pleine Tartufferie !

Que certains prétendent que le téléchargement favorise les Artistes en leur permettant de se faire connaître et que finalement pour ce que leur donnent les Producteurs autant qu’ils ne touchent rien et que cela leur fasse de la Publicité en plus !….Que d’ autres se cachent derrière des Artistes qu’ils exploitent ( notamment pour les moins connus d’entre eux) ) pour justifier leur intransigeance, il me paraît que les tenants de ces deux extrêmes puissent être unis dans le même mépris et qu’en tous cas il est important de ne pas être dupe !….Chacun prêche pour sa propre paroisse et les Artistes au milieu de tout ça ne sont là que pour faire pleurer les crocodiles !

A propos des artistes, laissez moi me souvenir du temps (pas si lointain que ça), lorsque partout où l’on diffusait de la musique vivante ou enregistrée, le chef d’orchestre, le pianiste ou le Disc Jockey de l’époque notaient d’un simple bâton  » pour chaque journée, chaque titre diffusé ou interprété….Tout cela était collationné par semaine et par mois et adressé à la Sacem pour versement des droits d’auteurs aux ayants droits.

Ainsi chaque auteur dont une chanson était interprétée régulièrement en un seul endroit recevait tous les trois mois un chèque souvent modeste mais qui lui faisait souvent chaud au cœur même si son portefeuille ne s’en retrouvait pas forcément alourdi !…Et puis c’étaient les veuves, les enfants qui à leur tour percevaient ces sommes symboliques mais qui attestaient en tous cas que chacun retrouvait son dû !….Puis le Top 50 est arrivé…les statistiques ont remplacé les comptes précis et finalement tout ce qui ne passait pas ni à la radio ni à la télévision a fini au fil des années par ne plus rien percevoir au titre des droits d’auteurs….

Bien sûr, cela constituait un travail colossal que de tenir manuellement cette comptabilité, mais aujourd’hui et grâce à l’informatique précisément, ne pourrait on pas d’un simple clic qui serait directement transmis à la Sacem avoir des données précises permettant à nouveau de ne pas donner toujours aux mêmes Césars ce qui parfois appartient à leurs Centurions ou même à leurs Esclaves !

Pour revenir au téléchargement, reconnaissons que tout ce qui a été proposé jusqu’à ce jour était toujours inadapté ou inapplicable et à commencer par la Loi Hadopi actuellement en discussion dont la mise en œuvre paraît si lourde que son fonctionnement serait sans doute aussi coûteux que les sommes qu’elle permettrait de récupérer pour restituer leur dû aux ayants droits !

Alors bien sûr on évoque la Licence Globale….Procédé qui permettrait en prenant un peu à tout le monde de permettre aux Téléchargeurs de faire ce qu’ils voudraient !….Si ce n’est que tout le monde y serait sans doute astreint, y compris même ceux qui ne téléchargent pas….Voilà en effet une forme de Solidarité totalement inédite !..Le montant de cette licence globale serait alors perçu en même temps que votre abonnement mensuel auprès de votre Fournisseur d’Accès Internet….apparemment c’est sans douleur, si ce n’est qu’une fois de plus, sans dire que ce sont les bons qui vont payer pour les mauvais, c’est quand même tout le monde qui risque de payer pour quelques uns, sans que pour autant les petits artistes soient assurés d’y trouver leur comptant au niveau de la répartition !

La Licence Globale contient en elle tout les ingrédients pervers des prélèvements forfaitaires : Y en a toujours un qui se fait avoir et en général il est toujours dans le même camp  …Je ne vise personne,

Suivez mon regard !

Alors quelle solution, me direz vous ?…Et bien il semble que nous soyons dans le même cas de figure que celui de la répression de la prostitution, où pendant des dizaines d’années, on s’est interrogé de savoir s’il fallait pourchasser et punir les filles ou les clients !….

Parce qu’enfin et si l’on y réfléchit : tout ce qui est proposé sur les sites de téléchargement n’y est pas arrivé ni par parthénogenèse ni par un phénomène de génération spontanée !

Qu’ils aient été volés, captés, détournés, ils sont arrivés sur un site qui obligatoirement est sous la responsabilité d’un internaute lui même passant par un Fournisseur d’Accès et identifiable par une adresse IP…Ce site a parfaitement le droit de proposer des Téléchargements à des tarifs lui convenant et tenant compte des rétrocessions aux divers ayants droits concernant l’œuvre….Et du coup on se retrouve dans le cas de n’importe quelle autre affaire commerciale, libre de ses prix sur le marché, face à d’éventuels concurrents, et astreinte à trouver une formule commerciale pour conquérir et défendre sa clientèle !

Par ce moyen, seuls les consommateurs seront les payeurs, étant bien entendu que le prix du téléchargement devrait se situer en dessous de celui du DVD, mais tout de même supérieur à la gratuité ou à la simple aumône….Et cela d’autant plus que l’Etat ne manquera sans doute pas de percevoir la TVA sur cela comme sur le reste !

En tous cas il me semble que le simple contrôle commercial de quelques sites spécialisés devrait coûter moins cher que la surveillance de 25 millions d’internautes : alors arrêtons effectivement de punir les clients, et pour reprendre la comparaison évoquée ci dessus : je ne sais pas si l’on peut assimiler les sites de téléchargement aux  » filles  » et les téléchargeurs aux  » clients  » , mais en tout cas dans cette affaire, ce serait alors L’Etat qui contrôlerait le tout et qui jouerait le rôle de  » souteneur « ….On sait bien qu’il en a l’habitude dans tous les domaines et que c’est même ça, ce qu’il sait faire de mieux !….Nous en avons tous l’habitude !

A propos chatdorleans

Orléanais
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4 commentaires pour TU TELECHARGES ?….TU PAIES !…..

  1. FA dit :

    Le livre numérique est là.
    L’intérêt du salon du livre était pour moi cette année de valider, pour le lecteur que je suis, le livre numérique.
    Trop coûteux encore (environ 330 euros pour une capacité de 150 livres), mais agréable, pratique et bien lisible.

    Le livre numérique sera vendu entre moins 10% et moins 30% de son homologue papier soi-disant, aux dires des éditeurs, pour les « droits d’auteurs ».
    A lire la répartition du prix de vente papier ci-après, que croyez-vous qu’il va se passer en matière de téléchargement dans les années à venir?

    Auteur (écrivain, illustrateur, photographe, traducteur, etc.) 8 % 12 %
    Fabrication 15 % 19 %
    Éditeur (direction, service presse, relations publiques, publicité, PLV, promo…) 11 % 20 %
    Diffuseur (représentants) 6 % 10 %
    Distributeur (stockage, manutention, facturation) 11 % 14 %
    Libraire 25 % 38 %

    A vos machines à calculer et vous verrez que cela est une incitation au piratage. Ce que je déplore.
    DVD, CD, livre numérique, même combat. C’est mon côté provoc.

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  2. minijack dit :

    fa a parfaitement raison. Livre numérique, CD, DVD, même combat !
    Mais combat contre qui ?

    Doit-on combattre le consommateur ? Autrement dit l’internaute qui va télécharger un livre, une chanson ou un film pour s’en faire une idée avant de l’acheter en fin de compte ?….
    Ou combattre les proxénètes qui avaient pris l’habitude de s’engraisser sur le dos des créateurs parce que le support était jusque là indissociable de l’oeuvre elle-même ?

    Que ce soit papier ou plastique, ce n’est plus la cas aujourd’hui. L’oeuvre a pris son envol et peut se passer d’un support solide et d’une logistique pesante. Le réseau fait tout le boulot tout seul. Les prix devraient donc dégringoler de plus de la moitié. Or ce n’est pas le cas. On reste dans des zones de prix comparables aux anciens échanges de « solides »… C’est de l’escroquerie !

    Qui reste-t-il donc à rémunérer dans ces conditions ?… LES CREATEURS eux-mêmes pour l’essentiel, et les frais accessoires de mise en ligne et autres qui ne doivent plus représenter maintenant que 10 à 20% de ce que coûtait auparavant le pressage et la distribution en magasin.

    C’est une évidence pour tout le monde qu’il faut que la Création soit payée « à son juste prix ». C’est à dire beaucoup mieux que ce que paient pour l’instant les majors et autres « ayant-droits » de la Culture du XIXème siècle !

    Le moyen de faire ça ?
    Le plus simple est en effet La Licence Globale.

    On pouraity envisager une « Licence Globale Volontaire », mais ça ne supprimerait pas le flicage.
    Pourquoi serions-nous davantage offusqués par le fait de payer une « Licence Globale » dès lors qu’on bénéficie d’un accès au net, alors que tout le monde accepte de payer une Taxe TV dès qu’il achète un téléviseur ? C’est la même chose !
    C’est tellement la même chose que Sarko e fait porter sur les FAIs (fournisseurs d’accès au Net) la charge du manque à gagner pour les TV nationales depuis qu’il a décidé d’y supprimer la Pub.
    De qui se moque-t-on ?

    Et quand on vient me dire que ce serait injuste pour ceux qui ne téléchargent jamais, je rétorque que c’est précisément leur chance de bénéficier d’un accès global à toutes les cultures.

    La « répartition », c’est une autre affaire. C’est quelque chose qui peut parfaitement se faire, et très finement contrairement à ce qu’on veut faire croire, par la même méthode que l’Audimat, mais de manière encore plus simple puisque tout se passerait en ligne.
    C’est parfaitement faisable techniquement.

    Le meilleur moyen est une Licence Globale générale, avec un temps d’armistice de quelques semaines ou mois pour échanger les oeuvres piratées contre des officielles.
    A partir de là, si tous les créateurs estampillent leurs nouvelles oeuvres ou les anciennes par un numéro unique, de type ISBN qui permette de les identifier dans les flux, le comptage serait très facile.

    Et ça n’incluerait pas seulement la musique ou le cinéma mais aussi les livres, en effet, de même que les images ou les articles de presse ou même de blogs… Tout ça peut, devrait, être soumis au Droit d’Auteur, mais pas au Droit d’Auteur actuel, largement dépassé par la technologie.
    Il faut tout remettre à plat et faire des Etats Génér.

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  3. FA dit :

    @minijjack
    Pas toujours d’accord avec vos écrits, mais cette fois et sur ce sujet il me semble que nous le sommes pour le principal.
    L’évolution des techniques porte la lourde responsabilité de la disparition quasi totale du maréchal ferrant ainsi que du fer à cheval. C’est ainsi.

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  4. net en feu dit :

    Bonsoir le chat,
    J’ai lu ton article hier, très tardivement et ai préféré n’y répondre qu’après réflexion (comme probablement d’autres lecteurs assidus et habituellement prompts à la réaction qui ont déjà trempé le doigt dans le pot de confiture).
    J’ai téléchargé, je télécharge, je téléchargerai.
    Les disciplines (pour un pirate) ne concernent pas que la musique et le cinéma (voir les livres numériques), mais tous ce qui est du domaine du loisir (retransmissions sportives, jeux pour consoles, séries télé, etc…).
    Je vais essayer en quelques exemples de t’expliquer ma manière de « consommer » (je déteste le mot) la culture.
    1)Le cinéma français:
    A de très rares exceptions près (les bronzés & Les Ch’tis), il n’est pas piraté sur internet (ou dans des qualités tellement médiocres que personne ne les télécharge). Les exceptions citées ont été mise à disposition sur le net par du personnel de TF1. Pour les voir, c’est seulement au cinéma.
    2)Le cinéma US:
    Juste un exemple: Volt, le dernier Disney. Sortie US, Canada et Russie le 26 novembre 2008, sortie française le 04 février 2009. Il était disponible début janvier en qualité DVD sur internet avec la vidéo russe et le son québécois. Autant te dire que si mes filles l’ont bien vu début janvier à la maison, elles ont eu bien plus peur (et pris plus de plaisir) en le revoyant au ciné en février! Ils veulent de la mondialisation, ils n’ont qu’a faire des sorties mondiales…
    3)La musique
    Bien plus compliqué. Tout est sur internet et la plupart des téléchargeurs n’écoutent même pas ce qu’ils emmagasinent sur leur ordinateurs (il y en a beaucoup trop!).
    Je préfère pour ma part voir les artistes en concert, ils gagnent plus de pognon qu’a vendre des CD (qui engraissent les majors) et ces derniers sont de toutes façons en vente à la sortie des salles. Je pense avoir dépensé en concert ces dernières années beaucoup (énormément!) plus que la moyenne nationale et donc avoir contribué à rétribuer les artistes que j’apprécie (et dont j’achète les CD qui plus est). Une exception récente, le dernier U2 que je n’aurai pas les moyens de voir sur scène, qui a été diffusé sur internet quelques semaines avant sa sortie officielle avec la complicité… d’Universal!!! Me demander alors que je suis fan depuis 20 ans de patienter un mois relevait du délire.
    3)Les séries télé… Je pense avoir vu tous les « Six feet under », « Weeds », et autres « Dexter » en vostf au lendemain de leur diffusion aux US, soit 1 an avant leur diffusion en France dans des versions édulcorées par le doublage.
    4)Les jeux. Il suffit de savoir qu’une simple Nintendo Ds coute 130 euros et que la faire « cracker » coute une trentaine d’euros soit le prix de 2 jeux pour des centaines d’autres dispo sur le net. Les fabricants ont trouvé la parade en rendant indispensables certains accessoires (voir la Wii et ses volants, raquettes, guidons, canne à pêche, etc).
    5)Les rencontres sportives…
    La ligue 1 de foot a couté environ 650 M d’euros à Canal+ et Orange, et pourtant il n’a jamais été aussi facile de regarder un match de foot depuis son ordinateur. A vouloir faire du pognon, la FFF a vendu les droits télé de ces « évènements » en Chine, en Turquie etc, à des chaines diffusées sur le net sur lesquelles il suffit de greffer le flux audio d’une radio française diffusant le match.
    Ils réfléchiront peut-être au prochain appel d’offre…

    @minijack, la licence globale n’est envisageable que si tous les internautes sont traités de la même manière. Ce n’est pas le cas, il te suffit pour t’en convaincre de tenter de télécharger un film à 50 bornes au sud d’Orléans (2 jours pour ce qui te prendrait 1h).
    C’est tout le système de rémunération qu’il faut repenser.

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